Je deteste Bloc Party. Enfin, leur image. Autant en annoncer la couleur (ou pas, justement.) Mais pourquoi, des lors, me-direz-vous, nous rabache-t’il les oreilles avec cet alboum dont il n’a cure au fond?
Et bien parce que j’aime les defis: le challenge, ca, ca m’excite! Plus, un coup de mainstream et de musique pour fans prepuberes endiables se jetant a demi-nu sur la scene, c’est d’utilite culturelle, pour voir un peu ce que le jeune ecoute. Que diable, de l’ouverture! Sans vouloir paraphraser une ouiche poitevine : FRA-TER-NI-TE les enfants! D’autre part, et en toute modestie, les 3/4 des chroniques que j’ai lues sur le net sont vomitives, et en plus on y gerbe tout et n’importe quoi.
Introduction, on replace l’objet du delit dans son contexte: Bloc Party, c’est cette entite pop/rock dont le single « Banquet » fit fureur en 2004 dans toute les te-boi a tataz (et/ou a tatas) du Vieux Monde…Et v’la que je te les propulse comme les nouveaux The Cure, v’la que c’est le meilleur groupe du moOOOOOonde pour la decennie a venir vous verrez, bref, la classique, la totale… Ah, les pauvres.
Instant sociologique, mais c’est mon cynisme demode qui parle, je subodore aussi un effet ‘Barake Obamo‘ avant l’heure, qui a saute aux yeux de tous ces journalistes peteux sur lesquels je chie en toute quietude, a savoir que le chanteur est noir, beau, qu’il a un nom a consonnance ‘achement europeenne – Kele Orekemachinchose, et que ohlabelleintegration, il joue de la guitare electrique – quel exemple, prends-en de la graine jeune qui ecoute! Parce que bon, au fond, ‘l’est pas non plus folichon ce diquse, je m’y suis fait chie, a la voix et 2-3 etincelles pres.
Puis puis puis, second album, die Katastrofe, plus de flamme, adieu mon beau genie meme en frottant dur dur sur la lampe a souder, et les critiques brulent le diquse jusqu’a ce qu’ils n’en restent rien – sauf les ventes astronomiques. Pas cons, les commerciaux ont vachement reflechi avec leur intelligence et se sont dits: « On les garde sous le coude, des fois que. » Personnellement, votre serviteur n’a pas crache son plus gros glaviot dessus. Peut-etre par pur esprit de contradiction. Ou peut-etre parce qu’il y a quelque chose a sauver dans la melasse et que j’ai une once de tolerance en musique (SO, je m’excuse encore platement pour cette nuit ou, bourre j’insiste, j’ai ose critiquer tes gouts musicaux), etant moi-meme d’une incapacite crasse.
Et voila Intimacy. Je vous epargne la pochette avec le bisou, ou les paroles lacrymales moyennes, ca ferait pleurer dans les chaumieres (et la pop miousic, c’est un peu ca malheureusement, de l’artifice, de la forme plus que du fond). Bref, contre toute attente, ca m’a surpris! Indecis entre leur « energie » relative et l’electro nouveau facon TV on the Radio (yo), le groupe tangue, vacille, palpe, experimente…[/robert] KUAAAA??? EXPERIMENTE???[/robert] Honni soit qui manigance, voila le mot hai des pontifes psychorigides d’Univers-sale et cie. Ben ouaip mon doux saigneur, les gars la, ils osent! A defaut de montrer a quel point ils sont severement burnes, ils tentent, et parfois, souvent!, ca rate et il n’y aura qu’une poignee de titres a retenir ( Biko, ballade electro bien foutue et bordelique avec un nom nigerian, ca fait mieux; Ion Square, classique, catchy juste ce qu’il faut meme si oubliable; Talons, un chouille plus agressif et tout aussi catchy) quelques jours. Mais voila, ca gratte, ca boom boom boom boom en cadence mieux qu’une StarAcademi-couille, ca crie (une voix originale, ca aide), ca bruite, ca chahute, ca se superpose comme des tortues en plein accouplement: ca vibre, o ma soeur (pas de moi), et c’est assez rare pour etre signale dans notre monde lisse et asceptise d’aujourd’hui.
On ne s’en rappellera pas dans deux mois, tant mieux, et je souhaite de tout coeur caillouteux que l’album fasse un bide ximunesque – coup de fouet necessaire pour se remettre au boulot et travailler plus encore a la vanne suivante: le prochain diquse laisse planer un peu d’espoir. Et, de nos jours, c’est bon a prendre, coco.
Bloc Party – Intimacy, PIAS, 2008
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